Ça démarre fort et tôt

Après les températures estivales de la semaine dernière, la végétation a explosé.

Boutons de merlot

Au final deux problématiques émergent :

Je me retrouve très en retard sur les travaux

Les risques de gelées sont bien présents pour encore un bon mois.

J’ai des bouteilles !!!

En cette période très tendue en approvisionnement de matières sèches et fournitures, j’ai réussi à avoir des bouteilles vides !
Les prix ont doublé, mais je n’ai pas d’autre choix, et je m’estime heureux d’avoir pu en trouver car certains confrères n’ont pas eu cette chance…

35 palette de 1624 bouteilles chacune, ca en fait !

Les mises en bouteilles de tous les millésimes prêts qui ont malheureusement dû être décalées en raison des conséquences de mon accident, qui m’a forcé à utiliser toute ma trésorerie pour la survie du domaine en décalant ce qui pouvait l’être, vont bientôt devenir possibles.

J’espère donc d’ici cet été pouvoir enfin vous proposer les millésimes 2018 et 2019.

MACIF, maintenant tu m’insultes !?!

Le 1 février, soit 4 ans jour pour jour après mon amputation, a eu lieu l’audience de plaidoirie qui clôture le premier round judiciaire.

Voici donc mon éditorial de cette séquence triste et pénible de ma carrière.

Mon avocate a plaidé en premier et bien plaidé en rappelant les grands principes du droit de la réparation intégrale et mettant en évidence la mesquinerie des offres de MACIF toujours moins-disante.

Puis ce fut le tour de Me LECLERE intervenant pour sa cliente la MACIF.

Bon, il a joué son rôle en défendant les conclusions qu’il avait déposées et bien sûr cherchant à limiter au maximum mes besoins donc mon indemnisation. Mais cela est son rôle et je le comprends malgré certains points assez délirants comme le fait de dire que la MACIF ne s’oppose pas au renouvellement de ma prothèse mais sans l’indemniser !
Voici ses écrits

Conclusions MACIF
c’est édifiant

Ce qui ne passe pas c’est :

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C’est t’i pas mignon ?

Jeune femelle chevreuil

Trouvée un dimanche matin entre la vigne et le bois, dans la tournée du tracteur.

C’est mignon comme cela, mais je vous jure que lorsqu’elle et ses trop nombreux congénère me ravagent les vignes je ne trouve plus ça attendrissant du tout.

Que ce soit au printemps où les chevreuils mangent les jeunes rameaux entiers, détruisant ainsi toute la récolte et compromettant la suivante, qu’à l’approche des vendanges où ils viennent de repaitre de raisin mûrs. Depuis le Covid ils pullulent et entraînent de très gros dégâts, certaines parcelles peuvent être entièrement détruites.

Alors que durant l’hiver je trouve ça adorable et suis heureux de vivre dans ce cadre, côtoyant chevreuils, cerfs, biches, lapins, sangliers, lièvres, blaireaux et autres renards. Un cadre de vie vrai et sain !

Donnez votre avis

Cela fait bien longtemps que j’y pense et voilà je saute le pas !

Merci d’avance de donner votre avis tant sur le nom, le principe que la maquette de l’étiquette

Vous connaissez le Château Hourbanon et peut-être aussi le Château R.C. Delayat, mon second vin.
Cette étiquette a été créée tout début des années 80′ par ma mère, qui sous la pression de gros acheteurs s’est vue contrainte de créer cette marque ex nihilo.
Cela fait trop longtemps (des décennies) que c’est une mode à Bordeaux de créer des noms de Château fantômes, nombre de mes voisins en ont entre 3 et 5, sans parler de très gros domaines et surtout des négociants qui en ont des dizaines sans que cela ne corresponde à une réelle structure de production, quitte à ce que ce fût le cas avant d’être intégrée dans un domaine plus gros après rachat.

Cela fait partie de ces vieilles tradition bordelaises que tous les vins s’appellent « Château » même si il n’y a qu’une dalle en béton entourée de vignes avec deux cuves dessus !!!

Donc dans mon objectif d’honnêteté et de coller aux réalités de terrain, voici ma première étape : Renommer la Cuvée anciennement nommée « Château R.C. Delayat » en : « Arpèges d’Hourbanon »

Bien que référence musicale, au sens figuré j’y vois une déclinaison de Hourbanon avec le lien au terroir dans une version plus souple, fraîche et fruitée. Une première approche des vins du domaine permettant de faire connaissance en douceur.

Le lien avec le « grand vin » : Château Hourbanon très typé Médoc traditionnel de longue garde, riche dense et puissant sera donc dans le nom et tout sera plus clair, plus vrai et transparent !

Cette petite révolution n’est devenue possible que grâce à la fidélité et la confiance de tous mes clients qui croient dans les vins du domaines et comprennent que ce n’est pas d’écrire « Château » sur l’étiquette qui en fait sa qualité…

Dès que mon indépendance commerciale sera suffisante, Château Hourbanon redeviendra Domaine de Hourbanon tel qu’il est apparu en 1893 dans le Féret, l’annuaire « bible » des vins de bordeaux, et que là aussi ma mère qui gérait le vignoble avant moi a été contrainte de changer sous la pression d’Auchan qui refusait d’acheter si elle ne changeait pas domaine en château …

Retraites : petit clin d’œil

En cette journée de mobilisation contre la réforme des retraites , j’ai longuement hésité à publier cette information mais entre paysans nous en parlons aussi et sommes tous dans des configurations similaires donc je me jette à l’eau.

Loin de moi l’idée de vouloir me plaindre ou faire pleurer dans les chaumières, j’ai la chance d’exercer un métier de passion, de me lever presque tous les jours pour mon propre compte en ayant la joie de construire et produire de mes mains ce qui est très gratifiant.
Mais ce n’est pas forcément le cas de tous les paysans.
Nombreux sont étranglés par les circuits de distribution et ne peuvent exercer leur métier comme ils l’aimeraient faute de moyens. Ils travaillent donc comme des bagnards, contraints de mettre en œuvre des méthodes de production qu’ils savent nocives pour eux et leur environnement mais ils n’ont pas le choix : la grande distribution fait croire aux consommateurs qu’elle se bat pour leur pouvoir d’achat en comprimant les prix et saignant à blanc les producteurs tout en maintenant ses propres marges…
Résultat : entre 1986 et 2019 le nombre d’agriculteurs à été divisé par 4 et le nombre de salariés agricoles a baissé de 30 %. Je vous invite à lire cet étude de l’INSEE qui évoque aussi la durée de travail hebdomadaire et annuelle des agriculteurs.
Bon je digresse un peu mais ces conditions objectivées de travail permettent aussi d’évoquer un point connexe du sujet des retraites : la pénibilité au travail.

Donc pour finir de remettre l’église au milieu du village, la pénibilité :
Les exploitants agricoles, à ma connaissance, ne bénéficient d’aucune reconnaissance de pénibilité au travail. Donc nos grands penseur et législateurs estiment que travailler en moyenne 55 heures par semaine dans le froid l’hivers, le chaud l’été, la pluie quand il pleut, le bruit assourdissant de nombreuse machines durant des jours entiers, les tâches répétitives, le port de charges lourdes etc. ne sont pas des critères de pénibilité au travail …
Résultat là encore pas de bonification.

En conclusion et pour mon cas personnel à 67 ans, avec 173 trimestre de cotisations je pourrai partir en retraite et prétendre à une pension de 868 € par mois …
Mais comme vous pourrez le constater par les chiffres officiels de la MSA c’est normal puisque la part retraite de la MSA des non salariés agricoles sans compter leurs éventuels autres emplois au régime général, mettent en évidence des montants entre 779 € et 896 € / mois

Voilà c’était un petit exemple vu de la campagne 😉

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