La crise viticole et agricole en chiffres

8 . 02 . 2010 | commerce, coup de gueule

Je parle assez souvent de la crise des vins, un argument commercial me direz vous, « il cherche à jouer sur la corde sensible », il se plaint tout le temps.
Voilà ce que vous pourriez penser, mais il n’en est rien, la faillite de l’agriculture est bien une réalité, et je vais vous en donner un aperçu en chiffres.

Vous avez récement entendu parler des éleveur laitier qui ont manifesté, de temps à autre, les médias parlent de certaines actions « choc » menées par des agriculteurs, mais rien ne change.

Nous avons déjà joué avec notre industrie (vêtements, voitures, électroménager, sidérurgie etc.) qui a fini par être délocalisée. Eh bien nous sommes en train dans le plus grand silence de faire de même avec notre agriculture.
Que penseriez vous si vos vins de Bordeaux, de Bourgogne, d’Alsace étaient produits en Europe de l’est, que nos fromages : roquefort, maroilles, chavignol venaient de Chine, et des exemples comme ça je peux vous en donner encore beaucoup.

Combien payez vous une salade au supermarché ? 1,5 € à 2 €, savez vous que le maraicher la vend 0,15 à 0,2à € !!!!!
Édifiant non !!! Et il en va de même pour le lait qui a fait les gros titre il ay a peu de temps, mais aussi pour la quasi totalité des produits alimentaires.
Moralité vous payez votre salade trop chère et le producteur n’arrive pas à gagner sa vie de sa production. Que dire d’un tel système de distribution, qui est en passe d’assasiner l’agriculture après avoir aniilé la production industrielle.

Pour ce qui est des vins nous subissons exactement la même chose, je vais vous donner l’exemple avec les chiffres à l’apui.

En Bordelais, les vignerons produisent des vins et en vendent une partie à des négociants qui vont assembler ces vins d’appellation pour produire des vins de marque, type « Mouton Cadet », « Malesan » pour ne citer que les plus connus. Grâce à de nombreux vignerons, ces négociants sont en mesure de proposer des vins de marque en grande quantité (plusieurs millions de bouteilles), ces vins ont bien entendu les avantages et inconvénients des « vins de marque » mais cela est un autre débat, et soyez assurés que je n’ai rien contre ces vins bien au contraire, nous sommes complémentaires.
Ce type de transaction de vin en vrac est la base qui permet d’établir les cours des AOC, le marché des vins en bouteilles s’indexant sur les cours du vrac.
L’unité de transaction à Bordeaux pour ces vins en vrac est le « Tonneau », une simple unité de compte correspondant à 900 litres.

En 1990 les cours des vins en vrac en AOC Médoc étaient à 10 000 francs, soit environ 1 500 € le tonneau.  Si on rapporte cela en euros constant, c’est à dire en répercutant l’inflation cela reviendrait à vendre le tonneau à 2 148 € aujourd’hui (allez voir ce site permettant de convertir en euros constants https://inflation.free.fr/calcul.php ).
Or les cours du vrac en ce début 2010 sont de 1 200 € le tonneau soit presque 50% de baisse des cours !!!!!
Qui accepterai d’avoir vu son revenu baisser de 50% en 20 ans ? Apparemment les agriculteurs, bien qu’ils manifestentrarement et inondent les préfectures de lait ou de fumier, ils ne font pas beaucoup parler d’eux.

Je ne cherche nullement à être plaint, je ne demande pas la charité, j’estime simplement que ces faits doivent être connus.
Je pense que toutes ces enseignes qui disent « combattre pour votre pouvoir d’achat » ne font que s’engraisser sur votre dos en étouffant leurs fournisseurs.
Les intermédiaires sont indispensables mais il me semble qu’aujourd’hui ils sont un peu trop nombreux et pratiquent des marges abusives, étouffant en même temps les deux bouts de la chaine : le consommateur et le producteur.

Alors réagissons et essayons tant que possible de nous fournir chez les producteurs.
On parle beaucoup de « commerce équitable » depuis quelques années, je suis très partisan de cela, mais le commerce équitable, ce n’est pas que pour les agriculteurs de l’autre bout du monde, cela commence à nos portes. Il faut commencer à faire du commerce équitable en France.

En France que serait le commerce équitable ?
Payer moins cher des produits de qualité, ne serait-ce pas une forme de commerce équitable ?
Acheter de bons produits à des prix raisonnable en permettant au producteur de vivre de son métier, ne serait-ce pas une bonne idée ?
M’est avis que oui.

Il existe des réseaux pour certains produits comme la viande,les fruits, les légumes, les fromages et même la viande et le poisson, ce sont les AMAP (https://www.reseau-amap.org/) des agriculteurs qui se battent pour sauvegarder leur métier et tenter d’en vivre dignement tout en vous proposant des produits de qualité à des prix attractifs.
Le système existe, il est encore très petit, et il n’appartient qu’à nous de faire en sorte qu’il se développe.

Allez je cesse de rouspéter et vais boire un petit verre à votre santé et à la santé de tous les agriculteurs qui aiment leur métier.

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